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| Can you save me ? PV Jeramiah ♥ | |
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| Sujet: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Mer 6 Oct - 18:12 | |
| Can you save me ? ▬ “ Félicitation, vous êtes bien enceinte.”Félicitation ? C’était une blague. Avais-je l’air ravie, heureuse, épanoui, enthousiaste ? J’avais envie de rire, un rire jaune, nerveux, mauvais. J’avais également envie de pleurer. Pleurer toutes les larmes de mon corps. Enceinte. Il n’y avait plus aucun doute à présent. Si j’étais venue voir cette gynéco c’était dans l’espoir qu’elle me dise avec un air désolé que le test de grossesse que j’avais acheté dans cette pharmacie plus que douteuse avait émis un faux résultat et que non, je n’étais pas enceinte. Alors pourquoi elle me disait ça ? Pourquoi… ▬ “ Vous êtes à votre quatrième semaine.” Ou comment m’enfoncer plus bas que terre. Je sortis du cabinet médical une heure et demie après y être entré. C’est fou le temps qu’on peut attendre dans une salle d’attente à Brooklyn, dans mes quartiers habituels j’aurais patienté, quoi, dix minutes ? Mais je ne pouvais pas prendre le risque de croiser une tête connu. Il y avait déjà eux cette jeune femme de mon âge, elle aussi enceinte, mais elle ravie de l’être. Heureusement, elle ne divulguerait pas mon secret. J’aurais bien aimé me dire que cette gynécologue ne devait pas être assez qualifiée, après tout elle travaillait dans les « bas-quartiers » mais le nombre pharaonique de diplôme et de bonne appréciation sur le mur de son cabinet m’avait obligé à changer d’avis. A ce demander ce qu’elle faisait dans ce quartier. ▬ “ Je suis née ici. Je ne pourrais travailler nulle part ailleurs.”M’avait-elle répondu. A sa place, j’aurais tout fait pour quitter cet endroit au plus vite. Enfin, la Jasmine cinq semaines plus tôt, la Jasmine ici présente éprouve au contraire une très grande difficulté à quitter ses lieux… Ici au moins personne ne me connait. Ensemble on avait parlé des solutions qui « s’offraient » à moi quand elle avait compris que cette grossesse n’était pas désirée. Pourtant aucune ne me semblait envisageable. Si seulement ce bébé avait pu avoir une malformation… Mais à mon âge, les chances étaient casi-nulle… Comment voulez-vous que je sois mère quand je pense ainsi ? Je me fais peur à moi-même. Je ne suis pas prête ! Au final, j’étais parti avec une montagne de paperasse censée m’éclairer. Des papiers que je ne pensais même pas lire. Au fond de moi je n’arrivais pas à enlever cette petite voix qui me disait « mais non c’est impossible, tu n’es pas enceinte Jas’, c’est impossible. » Peut-être qu’avec un peu d’effort je parviendrais à la croire ? En chemin vers la station métro – car oui, j’avais pris le métro – j’aperçue un bar. Il avait l’air simple mais pas trop mal famé. Un café – bar plutôt qu’un simple bar en fait. Le genre d’endroit où l’on peut retrouver ses amis pour boire un café ou un chocolat chaud en pleine après-midi et une bière ou un cocktail le soir. L’endroit parfait pour moi. J’entrais sans regarder autour de moi, non en fait j’avais repéré le bar dès le pas de la porte passé et je m’y dirigeai sans la moindre hésitation. Je pris un siège et sorti une cigarette. Mauvais pour le bébé ? Quel bébé ? ▬ “ Vous auriez du feu ?”
Le barman me regarda un tantinet hésitant, surement à cause de l’âge, mais fini par tout simplement me tendre un briquet allumer avant de prendre ma commande « un gin tonic. » Le premier verre passa tout seul, j’en commandais un deuxième presque instantanément. Les soirées de l’élite étaient classes et distinguées en apparence mais elles étaient surtout des entières soirées de débauche, d’où mon acquisition d’une certaine tolérance à l’alcool. Mais pas si grande que ça en fait… Au bout du troisième verre, je commençais déjà à me sentir vacillante. Il fallait dire que je n’avais rien avalé de la journée, mes nausées étaient bien trop importante pour que j’arrive à manger quoi que ce soit. Le barman eut l’air un peu récalcitrant à me servir un autre verre. Aaah ces gens « pauvres ». Je sortis quelques billets, plus que le coût du double de ce que je venais de boire et il me resservit sans autre réticence. Cela faisait déjà une bonne demi-heure que j’étais là, je m’y sentais plutôt bien… Autant que je pouvais l’être un bar de Brooklyn mais quand même ! ▬ “ Pourquoi une jolie demoiselle ressent-elle le besoin de boire autant si tôt dans la journée ?”Un homme plus vieux venait de s’assoir sur le tabouret juste à côté du miens, affichant un sourire amusé en même temps qu’il formulait sa question. Je tournais la tête vers lui, l’esprit un peu trouble mais pas soule pour autant. ▬ “ Problèmes personnels.”Son sourire ne me plaisait pas. Il avait un quelque chose de froid et malsain. Mais ça ne me fit pas pour autant refuser le verre qu’il me proposa de me payer. De toute manière, qu’est-ce qui pourrait m’arriver de pire ? Allumant une autre cigarette, j’en était presque parvenu à oublié la raison de cet élan de morosité. Presque. ▬ “ Vous êtes à votre quatrième semaine.”Cette phrase. Cette seule phrase me hantait. Pourquoi ? Parce qu’à elle seule, elle enlevait tous les doutes sur l’identité du père de l’enfant. Oui, je connaissais son identité. A cette pensé, je bus mon verre cul sec. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire ? L’homme me regarda presque impressionné, me commandant un nouveau verre. Je souris. Voulait-il me voir complètement ivre ? Une pensé qui me traversa l’esprit qu’un court moment, trop court pour que je puisse refuser ce nouveau verre. Pathétique. Oui, j’étais pathétique.
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Sam 9 Oct - 20:45 | |
| J’avais beau me dire que ce n’était pas bien grave, j’avais beau essayé de me changer les idées par tous les moyens que ce soit, je n’arrivais pas à m’enlever cette fille de la tête. Je tentais de sortir, me balader, voir du monde, mes amis, mes parents, je ne me sentais pas bien. Je détestais leur mentir, même si techniquement ce n’était pas un mensonge, j’omettais juste quelques points importants de ma vie. Je gardais tout pour moi. Mes doutes, mes craintes, et ce n’était sûrement la meilleure des options, parce que je me minais le moral, parce que des scènes ne cessaient de tourner dans mon esprit. Cette soirée que j’avais passé en sa compagnie. Une soirée délicieuse qui avait pris un léger goût amer quand j’avais découvert qu’elle avait un petit ami, et ce depuis pas mal de temps malheureusement. Je ne pensais pas pouvoir rivaliser avec un amour aussi long et parfait, et puis il fallait dire les choses comme elles sont. Une fille de ce milieu et un garçon tel que moi, ça ne colle pas vraiment. Je dois avouer que je n’aime pas vraiment ce genre de filles, et pourtant j’ai été réellement séduit ce soir-là. Elle n’a pas essayé de jouer de rôle, elle était elle-même, donc difficile de ne pas succomber.
Mais les soucis ont fais surface quelques semaines plus tard, quand je l’ai recroisé devant une pharmacie, un test de grossesse qu’elle venait d’acheter à la main. Je crevais littéralement de trouille de lui demander de le faire, et c’était peut-être quelque chose qu’elle aurait aimé faire avec une autre personne, sa meilleure amie ou je ne sais qui… Mais j’avais l’intime conviction que je n’aurai jamais su la réponse de ce test si je ne l’avais pas forcé, et je n’aurai pas pu vivre sans savoir. C’était tout bonnement impossible. Je sais que c’est beaucoup de responsabilités, mais j’ai été bien élevé, et même si la peur reste bien présente, je sais ce qu’il faut que je fasse. Enfin, bien sûr, il y a toujours une chance que je ne sois pas le père, et c’est sûrement pour cela qu’elle prie à chaque seconde de sa vie à présent, mais même je m’assurerai que tout se passera bien pour elle et son bébé, quoiqu’il puisse arriver avec le véritable père de cet enfant.
Enfin, pour l’instant, je suis complètement dans le flou, et j’en oublie presque que j’ai une vie à gérer, des heures à faire si je ne veux pas me retrouver à la porte et sur la paille. Je ne suis pas né avec une petite cuillère en argent dans la bouche, et j’ai du très vite travailler, abandonner mes rêves de faire de longues études, car mine de rien, ça coûte vraiment très cher et même avec une bourse, et un bon boulot à côté, mes parents ne pouvaient pas se le permettre. Surtout que le travail en médecine est vraiment soutenu, et vraiment prenant, et je sais que je n’aurais pas pu gérer un boulot en plus. Après, je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais je doute sincèrement avoir la chance de faire des études par la suite. Pour le moment, je n’ai qu’à me soucier d’arriver à l’heure au boulot. Je faisais un peu tout ce qu’on donnait, généralement en tant que serveur. Il m’arrivait d’être présent à plusieurs galas de charité, de fêtes officielles, ou alors je travaillais dans ce café, pas très loin de chez moi. Un point positif était que je ne croisais que très rarement des personnes fortunés et pire que tout des personnes qui le savent et le montrent à tous vents, et je ne supporte pas cela. Ce n’est pas réellement une jalousie, juste que je n’apprécie pas ce genre de personnes, les paillettes de ce monde qui ne m’appartiendra sûrement jamais, et j’en suis pas plus malheureux pour autant.
Quelques heures passèrent et je décidais de prendre une pause bien méritée, en profiter tant que le café n’était pas bondé de monde. Je sortis donc par la porte arrière. Ce n’est qu’une quinzaine de minutes plus tard que je me remis à travailler, et dès que j’ouvris la porte qui menait vers la salle privée du café, et que je jeta un léger coup d’œil aux alentours, je reconnus Jasmine, assise au bar. Une fois la surprise passée, tout ce que je voyais, c’était la cigarette dans sa main, et le verre posé devant elle, ainsi que mon collègue la bouteille de gin dans la main, prêt à la servir. Je n’aurais certainement pas dû m’avancer, mais je le devais. Pas pour elle, mais pour l’enfant qu’elle portait, le mien peut-être. Je m’approcha donc, posa ma main sur la bouteille l’arrêtant de servir ce verre.
« Elle n’a pas 21 ans, Doug ! » Je le sais, c’était bien bas, mais une raison imparable pour ne pas la servir, même si généralement ici ce n’était pas vraiment l’endroit où les serveurs allaient embêter les jeunes filles qui désiraient un petit verre. Surtout les filles jolies et bien fortunées ! Mais j’avais ce côté protecteur, et je savais fortement que mon implication dans cette histoire allait certainement déplaire à la jeune femme concernée, et que j’allais sûrement le payer plus tard, mais ce n’était pas important. Vraiment pas ! Mon regard se posa ensuite sur elle, la trouvant encore et toujours incroyablement belle, mais elle avait ce regard perdu et triste. Et, j’eus soudainement l’envie de la protéger, de chercher aussi à savoir ce qui avait bien pu se passer, pour qu’elle soit là, dans un quartier qu’elle ne fréquentait pas d’ordinaire. Mais mon regard fila doucement sur le garçon à ses côtés. Je ne le connaissais pas, mais j’avais une bonne mémoire visuelle, et je savais qu’il passait quotidiennement ici, et jusqu’à ce jour, ça ne m’avait pas réellement dérangé.
Doug finit par s’excuser et je lui souris, pour qu’il ne croit pas que ce soit une plus grosse affaire qu’elle était. Il partit ensuite servir d’autres clients, et je me tourna vers Jasmine, une légère moue sur les lèvres, finissant par ajouter sur le ton de l’indifférence à son intention alors que je prenais un verre propre et un torchon commençant à l‘essuyer, bien décidé à faire comme si elle était seule finalement.
« Je te sers autre chose ? » |
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Sam 16 Oct - 13:57 | |
| J’attendais ce verre promis. Oui car je n’avais plus qu’une seule envie : oublier. Oublier quoi, oublier qui ? Oublier que j’étais Jasmine Mary Nathanson, oublier que j’avais un merveilleux petit ami à des milliers de kilomètre d’ici, oublier que j’étais à Brooklyn en ce moment même, oublier tout ce qu’on m’avait appris depuis que j’avais l’âge de comprendre les paroles de mes parents… Être toujours digne, avoir toujours l’air d’être en pleine forme, toujours sourire, jamais ne se laisser aller devant d’autre personne – pas même devant des amis ni de la famille – être tout simplement parfaite en toute circonstance, quoi qu’il arrive… Toujours être digne… Je faisais clairement un grand manquement à cette règle si importante. Et vous savez quoi ? Je m’en fichais complètement, car de toute manière, je ne pourrais plus le rester à présent. Comment pourrais-je alors que mon ventre va ne faire que gonfler à partir de maintenant jusqu’à dans neuf mois ?
▬ “ Elle n’a pas 21 ans, Doug ! ”
Cette voix. Pas qu’elle me soit particulièrement familière… Non en fait en y réfléchissant bien, je ne l’avais entendu que peu de fois dans ma vie mais à chaque fois quelque chose était venu la bouleverser. La première fois, c’est quand j’ai trompé Chaz avec cette même voix. La deuxième fois c’est quand j’ai fait ce test de grossesse et que la vérité m’est apparu aux yeux, j’étais enceinte. Oui, cette voix je la connaissais. Et même si quelque chose au fond de moi voulait la détester, ce n’est pas le sentiment qui est apparu lorsqu’elle me parvint aux oreilles.
Je relevais la tête pour vérifier qu’elle appartenait bien à celui que je m’attendais à voir. Oui, j’avais bien raison. Jeramiah était là juste en face de moi. Plusieurs sentiments se mélangèrent au moment où je croisais son regard. Des frissons tout d’abords, puis étrangement je me sentis comme rassurée, et vient ensuite un sentiment de frustration et d’exaspération. De quel droit venait-il m’empêcher de boire ? J’étais bien assez grande pour me débrouiller toute seule. Et puis d’ailleurs, il les avait lui les vingt-et-un ans pour être ici ?
Je l’observais sans un mot alors qu’il prit un verre tout juste lavé pour l’essuyer. Je fronçais légèrement les sourcils… Alors il travaillait là ? Je soupirais doucement. Je ne savais pas grand-chose de lui finalement, alors que lui… Je lui avais raconté tellement de chose ce soir là. L’alcool délie bien trop la langue… Malheureusement pour moi, j’étais encore aujourd’hui bien sous son emprise.
▬ “ Je te sers autre chose ? ”
Je fis une moue boudeuse. Lui demander un autre gin serait inutile n’est-ce pas ? Mon regard se porta alors vers le verre de whisky encore intact de mon voisin. Un léger sourire se dessina sur mon visage avant que je m’empare du verre pour le boire d’en train. Je grimaçais en sentant le liquide me bruler la gorge à son passage. Je n’étais définitivement pas fan de cette boisson mais c’était toujours mieux qu’une « limonade » ou toutes autres boissons qu’auraient acceptés de me servir Jeramiah. Je me retournais d’ailleurs vers lui, un large sourire aux lèvres cette fois ci. Sourire par le moindre du monde joyeux soit dit en passant, juste provocateur.
▬ “Merci ça ira. Par contre si tu pouvais resservir un whisky à mon ami de ma part… J’ai déjà donné assez d’argent à Doug pour payer une tourné entière. Sur ce, je m’en vais.”
C’est sur cette phrase que je m’apprêtais à tirer ma révérence. Oui à quoi bon rester ici si je ne pouvais pas continuer à boire ? Faire la discussion avec le jeune homme et risquer encore une fois de lui raconter tout mes malheurs de petite fille gâtée ? Je savais parfaitement ce qu’il devait penser de moi… Il devait d’ailleurs regretter amèrement cette nuit passé ensemble. Et je ne l’en blâmait pas.
Mais alors que je descendais de mon tabouret après avoir écrasée ma cigarette dans le cendrier mis à disposition par Doug, tout autour de moi se mis à tourner et une multitude de petites paillettes noires vinrent troubler ma vue… J’eus assez de force pour me hisser à nouveau sur le tabouret.
▬ “ Finalement non.”
La dernière boisson avait du mal passée… J’eus un haut le cœur que je réussis à maintenir. N’ayant pas mangé quoi que ce soit de la journée pour éviter mes nausées, l’alcool n’avait peut-être pas été la meilleure idée de chose à faire non plus. Bon je n’avais qu’à attendre que ça passe et d’ici dix minutes je m’en irais. Je pouvais encore tenir dix minutes ici. Je sortis une autre cigarette de mon sac, me tournant de nouveau vers mon camarade du bar – sans lancer un regard à Jeramiah de peur de ce que je pourrais y lire dedans – du mieux que je pouvais.
▬ “ Vous auriez du feu ? ”
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Sam 23 Oct - 18:26 | |
| J’imaginais complètement la surprise qu’elle pouvait avoir en me voyant ici. Il avait fallu que parmi tous les cafés du coin, elle se dirige vers celui où je passais de longues, interminables et fatigantes heures. Si elle pensait qu’elle n’était pas dans sa période la plus chanceuse de sa vie, elle devait s’en mordre les doigts, d’avoir décider de prendre un verre. Ou peut-être pas ! C’était ce qu’il me faisait le plus peur. Je ne la connaissais pas tant que cela. Bien sûr, il y avait eu cette nuit où elle s’était confiée à moi, mais je ne pouvais pas prétendre la connaître en quelques heures. Je ne savais pas ce qu’elle pensait à cet instant présent, ce qu’elle pensait de cette grossesse, même si mon instinct me portait doucement sur la voie. Cette voie me gênait, mais à vrai dire, je ne savais pas moi-même ce que je voulais à cet instant précis. Je ne m’étais jamais retrouvé dans une telle situation. Et à choisir, j’aurais préféré vivre cette histoire avec une fille qui m’aimait, me connaissait par cœur, et appréciait chaque point de ma personnalité. Hélas, Jasmine ne me connaissait pas. Du moins, tout ce qu’elle savait faisait de moi un gentil garçon de banlieue. Rien de bien passionnant, ça c’était certain.
Je releva la tête, croisant son regard clair mais profond. Pourtant, je ne détourna pas le regard, alors qu’en d’autres cas, j’aurais certainement passé mon chemin, mais je ne pouvais pas. J’avais des responsabilités à assumer, envers elle. Je fus bien trop surpris lorsqu’elle prit le verre de whisky de son voisin et qu’elle le porta à ses lèvres pour le finir d’une traite, pour l’en empêcher. Je ne savais pas à quoi elle jouait, mais je n’appréciais pas du tout les règles du jeu. Elle montrait son immaturité, et c’était quelque chose d’impardonnable lorsqu’une femme était dans ces conditions. Elle était une femme enceinte, elle devait se comporter comme une femme responsable, et ne pas faire ce genre de stupidités, formellement interdites par les médecins.
« Merci ça ira. Par contre si tu pouvais resservir un whisky à mon ami de ma part… J’ai déjà donné assez d’argent à Doug pour payer une tournée entière. Sur ce, je m’en vais. » Je la vis se lever, et quand je la vis se rassoir aussitôt après sur le tabouret, je me doutais qu’elle n’en était pas à son premier verre, sinon cela voulait dire qu’elle ne tenait vraiment pas l’alcool, mais ça je n’y croyais qu’à moitié. Il était hors de question pour moi de la voir partir dans cet état, et malheureusement, tout me porta à croire qu’elle ne me rendrait pas la tâche facile si je voulais l’aider. Outre le fait qu’on avait passé une nuit ensemble, magique à mes yeux, et qu’on partageait encore un petit quelque chose, même s’il s’avérait qu’il y avait une chance pour que je ne sois pas autant impliqué que je ne le pensais, je n’étais pas un méchant garçon, et il m’arrivait bien souvent de veiller sur mon prochain. Je n’étais pas un saint, n’allez pas croire cela pour autant !
« Finalement non. » Je la vis sortir une cigarette de son sac, et demander à son voisin, qui lui n’avait toujours pas bougé d’ailleurs. « Vous auriez du feu ? » Je me demandais si je ressentirais cette même colère montée en moi, si j’étais sûre à cent pour cent que l’enfant qu’elle portait n’était pas le mien également. Peut-être bien, ou peut-être pas. Cela n’avait pas d’importance à ce moment précis. Cet enfant n’avait rien demandé à personne. Peut-être qu’elle ne désirait pas le garder, il n’en savait rien après tout. Il n’avait pas pu en discuter sérieusement avec elle. Mais elle était là, et il comptait bien éclaircir un petit peu les choses entre eux, car il ne pouvait tout simplement pas vivre dans cet état d’incertitude. Il lui enleva sa cigarette des mains, lançant à l’homme à côté de la jolie blonde, le regard le plus sombre qu’il pouvait faire. Il n’était pas sûr que cela eut un certain impact sur sa présence, mais tout du moins, il retira la main qu’il avait fourré dans sa poche, certainement dans le but de répondre à la question de Jasmine, et de lui donner ce qu’elle avait demandé.
« A quoi tu joues ? L’alcool, les cigarettes… Tu ne crois pas que t’en fais un peu trop ? » Je n’aimais pas forcément tenir un rôle qui ne m’était pas destiné. Jouer le proche lourd n’était vraiment pas mon truc, mais si je devais le faire, alors c’était ce que je comptais faire. J’étais la seule personne dans les parages qui pouvait me comporter ainsi, parce que j’étais le seul (à part elle, bien sûr) à savoir. Et je me doutais qu’elle ne voulait pas que j’en parle ouvertement en public, voilà pourquoi je me tairai sur ce sujet. Par respect pour elle, et ce qu’elle voulait, mais elle ne devait pas pousser le bouchon trop loin.
Certainement, mal à l’aise ou intéressé par la tournure que prenaient les choses, l’homme s’en alla, et j’en profita pour faire le tour du bar de façon à m’approcher de Jasmine. Je m’arrêta devant le fauteuil où l’homme était assis cinq secondes avant, sans pour autant m’y assoir. Je voulais me montrer convainquant, mais pas envahissant. Sûrement que je ne m’y prenais pas de la bonne façon, mais je ne savais pas réellement comment faire. Ce que je savais par contre était que je devais tenter quelque chose. Je n’étais pas son ami, et pourtant je voulais qu’elle voit qu’elle pouvait compter sur moi, même dans les mauvais moments.
« Qu’est-ce-qui se passe, Jasmine ? J’imagine que tu n’as pas fais tout ce chemin jusqu’ici, rien que pour me voir, alors que fais-tu là ? » |
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Sam 23 Oct - 22:07 | |
| Provocation. Rien de plus, rien de moins. Pourquoi éprouvais-je l’envie de provoquer le garçon avec cette énième cigarette ? Sa première action m’avait bien montré qu’il faisait partie des « garçons biens » qui ne laissait pas une fille comme moi – sous-entendez « enceinte » – boire, alors fumer… Je m’attendais à sa réaction. Si j’avais bu un peu moins j’aurais certainement pu l’éviter et garder la cigarette en ma possession mais j’étais loin d’être en pleine possession de mes moyens.
▬ “ A quoi tu joues ? L’alcool, les cigarettes… Tu ne crois pas que t’en fais un peu trop ? ”
A quoi je joue ? A ses paroles j’avais envie de rire… Attention, pas de moqueries et encore moins un rire joyeux ou heureux. Plutôt nerveux et jaune… Jouer ? Je ne voyais pas où était le jeu dans tout ça. Peut-être vu de l’extérieur, c’était amusant ? Après tout, un jeu ne doit-il pas être pas définition divertissant, drôle, plaisant ? Alors soyons clair de suite, ceci n’avait rien d’un jeu. Je n’en connaissais aucun qui y ressemble en tout cas. En quoi le fait de ne plus du tout savoir quoi faire et d’être complètement perdu était-il amusant ? S’il pouvait me le dire je lui en serais grandement reconnaissant.
L’alcool et la cigarette. Surement ce qu’il pouvait y avoir de plus dangereux – combiné de surcroîts – pour le bébé. Ne le savais-je pas ? Comme tous j’avais suivit des cours durant mon adolescences sur les dangers de ses deux substances et les papiers intituler « bien vivre sa première grossesse » débordant légèrement de mon sac posé au pied de mon tabouret étaient bien des preuves que l’on m’avait déjà entièrement prévenus des risques… Mais au fond de moi je refusais. Je refusais d’accepter qu’un être était en ce moment même en train de se développer en moi… Vous ne trouvez pas que ça semble simplement fou ? La vie se créant au creux de votre ventre ? Inimaginable pour moi. Quoi que puisse en dire ce test de grossesse et ma gynéco… Inimaginable.
Alors en faisais-je trop ? A ses yeux je devais simplement être une autre écervelée immature qui ne réfléchissait absolument pas à la porté de ses actes… Si seulement ce n’était que ça. Mais non, c’était limite pire. J’étais pleinement conscience du mal que je me faisais et que je faisais au fœtus en ce moment même… Ce que j’étais n’était autre qu’effrayée, terrorisée même, perdu, et je n’avais qu’une seule envie là maintenant c’était de me détruire comme j’avais détruis le monde « parfait » dans lequel je vivais. Je voulais me détruire et « lui » par la même occasion… J’étais un monstre. Mais qu’on se rassure – ou qu’on s’en effraie – j’en étais consciente…
▬ “ Je ne vois pas de quoi tu parles. Pourquoi ne pourrais-je pas boire et fumer si j'en ai envie ?”
Pur mensonge évidemment. Et qui sorti de mes lèvres vraiment avec une faible crédibilité. Une partie de moi avait envie de dire là maintenant à Jeramiah « Je reviens de la gynéco et en fait le test était un faux-positif, je ne suis pas enceinte ». Je lui aurais certainement évité de se préoccuper à mon sujet, de se demander si c’était bien son enfant ou non, de réfléchir à s’il devait assumer sa responsabilité… J’aurais pu en quelque sorte le libérer de tout ça. J’aurais pu, j’aurais voulu, mais alors qu’il était à présent en fasse de moi, là même que mon compagnon de bar se trouvait il y a quelques instants, je ne réussis pas. Son regard posé sur moi m’en empêcha. Lui mentir… Je n’arrivais pas. Pourtant j’avais menti toute ma vie et à tout le monde. Ce matin encore lorsqu’une de mes connaissances m’avait innocemment demandé si j’allais bien, j’avais répondu comme à mon habitude « Très bien et toi ? » alors que depuis une semaine mes nausées me rendent complètement patraque dès le début de journée… Alors pourquoi alors qu’en plus mon mensonge aurait pu lui éviter des tourments, un mensonge qui serait donc venus d’une bonne volonté, n’arrivait pas à sortir de mes lèvres.
Je pris mon visage entre mes mains, fermant les yeux, cherchant à y trouver un certain calme qui manquait vraiment à mes pensés, mais ce fut pire, tout se bousculait. Si je lui mentais et que je niais être enceinte, je serais vraiment seule. Car malgré tout, le fait qu’il sache et qu’il se sente impliqué dans l’histoire, fait que je ne suis pas seule… Mais dans mon envie de me détruire être seule n’était pas le mieux ?
▬ “Qu’est-ce-qui se passe, Jasmine ? J’imagine que tu n’as pas fais tout ce chemin jusqu’ici, rien que pour me voir, alors que fais-tu là ? ”
J’eus cette fois envie de pleurer. En relevant la tête vers lui j’eus d’ailleurs l’impression de sentir des larmes sur mes joues, une vague sensation dont je n’étais pas certaine de la réalité. Je parvins à simplement articuler quelques mots avant qu’une nouvelle vague d’étoiles noires se mettent à danser devant mes yeux.
▬ “ J’avais un rendez-vous dans le coin.”
Normalement j’aurais pu m’inquiéter du fait qu’il puisse deviner du genre de rendez-vous que j’avais pu avoir. Savait-il qu’un cabinet gynécologique se trouvait une rue plus loin ? D’un autre côté, c’était un garçon. En général, c’est bien la dernière de leur préoccupation. Et d’ailleurs, ce ne fut pas la mienne de me demander s’il devinerait ou non la nature de se rendez-vous. Je fus prise d’un vertige qui failli me faire basculer en arrière, je me retins au comptoir du bar pour éviter la chute. J’aurais souhaité descendre de mon tabouret pour partir, pour fuir à nouveau, mais ça n’allait de toute évidence pas être possible…
Une main tenant fermement le bar pour m’éviter de basculer d’un côté comme de l’autre, les yeux dans la direction de Jeramiah mais difficilement fixer sur lui tellement ma tête tournait, j’essayais tant bien que mal de cacher mon malaise, sans grand succès si on me demandait mon avis.
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Sam 6 Nov - 22:06 | |
| Je tentais du mieux que je pouvais à cet instant de la comprendre. De comprendre ses actes… Chose vraiment difficile ! Je savais bien que je n’étais pas le plus doué pour analyser les gens, la psychologie (et particulièrement celle des filles) m’échappait totalement. Je ne pouvais pas me mettre à sa place. On était complètement différents l’un de l’autre, mais je pouvais tenter de comprendre sa peur, l’état dans lequel elle se trouvait. Je n’étais pas moi-même au meilleur de ma forme. Ce n’était pas tous les jours que j’apprenais que je serai père, du moins qu’il y avait une chance sur deux pour que je le sois, ou plus que sais-je moi, finalement ? C’était une première également pour moi, et j’avais parfaitement conscience que je devais faire preuve d’efforts incessants pour ne pas céder à une panique certaine.
Je n’osais même pas imaginer le tournant que prendrait ma vie si j’étais effectivement le père de ce bébé. Ce serait un tel bouleversement, comme tout le monde peut se l’imaginer quand on est parent bien trop jeune. Mettre au courant mes parents, le regard que porterait ma sœur sur moi risquerait de fortement changer, et j’avais peur que ce ne soit pas comme le frère responsable et mature que je tentais de montrer. J’essayais toujours de donner une bonne image de moi-même, comme si j’étais l’exemple à suivre, et ce n’était pas ce que je voulais encourager chez elle. J’étais submergé par certaines peurs, compréhensibles certes, mais je préférais ne pas y faire attention tant que je n’étais pas sûr à cent pour cent de mon implication dans cette affaire.
« Je ne vois pas de quoi tu parles. Pourquoi ne pourrais-je pas boire et fumer si j'en ai envie ? » Je ne savais pas vraiment si elle me disait cela pour rigoler, ou juste se moquer de moi. Peut-être me montrer qu’elle se fichait complètement de ce que je pouvais penser, et pire de moi. Après tout, je ne pouvais pas prétendre la connaître. On ne vivait pas dans le même monde, c’était un fait. J’imaginais qu’elle puisse être perdue, mais je me retrouvais bien déçu de son comportement. Elle n’était pas bête, loin de là. Elle savait très bien ce qu’elle faisait. C’était sûrement une technique auto-destructrice, mais je ne pouvais pas la laisser faire. Je devais penser à l’être qui grandissait à l’intérieur de son ventre, alors qu’elle semblait s’en moquer éperdument. Sembler, j'espèrais justement que ce ne soit que le contre-coup du choc de l'annonce, encore bien difficile à avaler.
« Tu ne vois pas de quoi je parle ? Vraiment, Jasmine ? » Je me doutais fortement qu’elle comptait garder sa grossesse secrète. C’était légitime au tout début, quand on croyait que notre monde s’effondrait tout autour de nous, sans que l’on puisse faire grand-chose pour l’en empêcher. Mais elle n’était pas seule dans cette histoire, et ce n’était pas forcément le mal le plus affreux qui pourrait lui arriver. Difficile de s’imaginer notre vie dans ce cas-là, mais j’étais un garçon plutôt optimiste, et j’essayais toujours de voir le bon côté des choses, même dans les cas les plus critiques. Et puis, ça ne servait à rien de paniquer, de se prendre la tête… Après tout, elle avait juste un peu moins de neuf mois pour organiser sa vie. Du moins, j’espérais plus que tout qu’elle ne prendrait pas la décision finale de tout arrêter maintenant, parce que je n’étais pas sûr de trouver les bons mots pour la faire changer d’avis. Je n’en avais déjà pas le droit, et puis je ne pouvais pas lui dessiner un avenir meilleur si je n’étais moi-même pas sûr de ce qui allait se passer, ni même de ce je voulais.
« Tu sais très bien pourquoi je te dis ça. Je sais que t’en veux peut-être au monde entier, mais il n’a rien demandé, et tu le sais. J’en suis sûr ! » Pour elle, j’avais essayé de parler un ton en dessous. Cela dit, j’étais certain que notre conversation ne pouvait être entendue par personne d’autre. Le café n’était pas rempli à cette heure de la journée, n’étant pas encore envahi par la foule de personnes quittant leur travail et prenant un petit café pour se remonter un petit peu le moral après une journée passée. J’attendais sa réaction, et même la réponse à ma question posée, à savoir, pourquoi était-elle ici ? Je me posais pleins de questions, et ce n’était certainement pas mes affaires après tout, mais je comptais sur elle pour me remettre à ma place si j’allais trop loin, selon elle. Je n’aimais pas la voir dans cet état, aucune fille d’ailleurs. Ca avait pour but de me mettre vraiment mal à l’aise, mais je prendrais sur moi pour continuer cette conversation comme je pouvais.
« J’avais un rendez-vous dans le coin. » Je ne savais pas bien de quel genre de rendez-vous elle parlait. Cela pouvait être personnel, avec un jeune homme, ou même avec une copine dans un magasin, ou alors formel. Je n’avais pas d’indice pour tenter de deviner, alors je préférais ne pas m’ennuyer avec ce genre de détails. Surtout parce que je ne voulais pas la savoir avec un autre homme. Après tout, elle m’avait bien prouvé qu’elle n’était pas la petite amie très fidèle. Rester à distance de sa vie privée, respecter cela serait le choix le plus judicieux que je pouvais prendre.
« D’accord ! Cela explique que tu sois à Brooklyn, mais ici ? Dans ce bar, je veux dire… A boire au point de ne plus pouvoir tenir debout ?! » J‘avais capté son léger malaise, son regard qui n‘arrive pas à se poser, comme si un léger brouillard se profilait devant ses yeux. Quand on travaille ici depuis un moment, on arrive facilement à repérer ce genre de petits détails. « Ca va aller ? »
Je me sentais concerné. J’avais beau ne pas avoir très envie qu’elle se rende compte qu’elle comptait pour moi beaucoup plus qu’elle ne devrait, je ne pouvais pas rester insensible et ne rien faire. Ce n'était tout simplement pas dans ma nature. |
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Dim 7 Nov - 0:00 | |
| Un bourdonnement incessant dans les oreilles grandissait de minutes en minutes, mon regard s’embrumant et mon cœur se serrant… Malgré ça, j’arrivais encore à distinguer le regard du garçon posé sur moi. J’y décelais son incompréhension à mon égard. Évidemment qu’il ne comprenait pas. Comment le pourrait-il ? Ce n’était pas lui qui allait devoir porter cet enfant dans son ventre… Qui n’allais pas pouvoir le cacher par qu’il allait gonfler comme une baleine… Ni lui qui allait être regardé comme une pestiférée dès qu’elle avouerait tout à ses parents… Il ne pouvait pas comprendre ça… Lui pouvait encore fuir. Il pouvait encore faire comme s’il ne me connaissait pas. Il avait encore ce choix. Moi, non.
▬ “ Tu ne vois pas de quoi je parle ? Vraiment, Jasmine ? ”
Et pourtant il ne l’avait pas fait ce choix. Il ne savait même pas de qui était cet enfant et pourtant il était là en fasse de moi à tenter de me raisonner. Pourquoi ? Pourquoi ce montrait-il si gentil avec moi alors qu’il aurait simplement du me laisser là… Comment réagirait-il si je lui annonçais l’identité du père ? Quel serait sa réaction en apprenant que je suis enceinte de quatre semaines alors que mon petit ami est en stage sportif depuis six semaines ? Ne prendrait-il pas peur lui aussi ? Être père à – quoi – 21 ans ? N’étais-ce pas trop pour lui ? Resterait-il là en face de moi à tenter de me raisonner ?
▬ “ Tu sais très bien pourquoi je te dis ça. Je sais que t’en veux peut-être au monde entier, mais il n’a rien demandé, et tu le sais. J’en suis sûr ! ”
Mon regard se fixa sur son visage. Avant que je laisse les larmes couler le long de mes joues sans aucune retenue… Dans mon état normal, j’aurais certainement réussis à les retenir, mais là impossible. Je savais qu’il avait parfaitement raison, je le savais.
J’essayais tant bien que mal d’essuyer les larmes coulant à flot sur mes joues, je me sentais pitoyable. J’aurais tellement souhaitée être forte, être capable de supporter ça sans aucun soucis, l’accepter et l’assumer complètement. Et pourtant, je n’étais que cette faible gamine qui se soule pour oublier que dans neufs mois tout sera différent.
▬ “ D’accord ! Cela explique que tu sois à Brooklyn, mais ici ? Dans ce bar, je veux dire… A boire au point de ne plus pouvoir tenir debout ?!”
Une raison d’être ici ? Une raison d’être dans ce bar ? Exepté le fait qu’il se trouve sur son chemin et que n’avait pas envie de rentrer chez moi ? Une vraie raison ? Une raison valable ? Honnêtement ? Comment pourrais-je en trouver une… Il n’y en avait pas. Et pourtant, dans un murmure je réussis à articuler avec une très faible intensité.
▬ “ Pour oublier… ”
Oublier. Oublier quoi ? Oublier que j’étais maintenant seule dans cette galère, oublier que j’étais dans l’impossibilité de me confier à qui que ce soit, oublier qu’à présent ma vie n’allait plus être la même, oublier le fait qu’il est le père de ce futur enfant et qu’il ne doit certainement pas me voir autrement que comme « la plus grande erreur de sa vie ». Oublier tout simplement.
Les larmes troublant ma vue combiner à ma tête qui tourne et ces étoiles noires, je sentais qu’il serait encore difficile de me tenir droite face à lui. J’étais faible, pathétique et complètement soule… A sa place j’aurais pris mes clics et mes clac et j’aurais laissé cette fille, ce « monstre » que j’étais devenu, dans son coin.
▬ “ Ca va aller ? ”
Honnêtement ?
C’était le moment de partir, je le sentais. Un peu plus et je finirai par tomber, par m’écrouler dans un coin. M’en aller pour rentrer ? Dans cet état ? Certainement pas. M’en aller dans un coin tranquille où je pourrais me cacher… Oui mais où ? Peut-importe.
Mais c’était à s’en douté que je ne tiendrais pas sur mes jambes. A peine descendu de mon tabouret que je sentais mes jambes vacillaient sous mon poids. Je me retins au bras de Jeramiah, m’accrochant à lui pour ne pas tomber. Ma main tremblait mais restait agrippée à son bras. Lentement ma tête vient elle aussi s’appuyer contre le haut de son bras. A son contact je me sentais légèrement rassurée… Pourquoi ? Pourquoi avais-je envie de me confier à lui ?
▬ “ Non… Non ça ne va pas… ”
J’étais perdu à la recherche de quelque chose, de quelqu’un pouvant m’aider… Et pourtant je ne voulais pas entrainer qui que ce soit avec moi… Car j’avais l’impression que tout ce qui m’attendait à présent était d’une noirceur sans fin. Pourrait-il lui être ma lumière ?
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ Mer 10 Nov - 13:52 | |
| Je ne bougeais pas alors que je n’avais envie que d’une chose, essuyer les larmes qui inondaient son visage, mais qui n’enlevaient en rien de sa beauté. Elle gardait juste cet air confus, ce regard empli d’une tristesse certaine. Ca ne devrait pas se passer comme cela. J’en étais certain. Une grossesse devrait être une annonce joyeuse, un petit bonheur dans la vie d’une femme, d’un couple, mais les circonstances faisaient que je pouvais comprendre que cet évènement soit perçu comme le total contraire à ses yeux. Je préférais cependant garder mes distances, pour éviter qu’elle interprète mes gestes comme une quelconque approche ringarde de drague. Après tout, elle n’était pas célibataire, et le moment pour cela ne pouvait pas être plus mal choisi.
Oublier ? C’était effectivement une bonne raison de boire, mais je pensais toujours que vu les conditions dans lesquelles elle se trouvait, ce n’était pas la meilleure chose à faire. Je me demandais alors si elle n’avait pas une amie à qui elle pourrait se confier, partager ses craintes; un parent; voir même si son petit ami était au courant. Bref, une personne qui était là pour elle, mais la voyant assise sur cette chaise, un taux d’alcool assez important dans le sang, je ne pouvais pas ne pas avoir de la peine pour elle. J’avais peur d’avoir raison, qu’elle soit seule dans cette histoire. Et pourtant, elle devait être entourée par une multitude de personnes, on ne voyait jamais ces filles-là toutes seules, mais peut-être que ce n’était qu’une apparence qu’elles se donnaient pour se faire bien voir.
Je n’allais pas en remettre une couche sur le fait qu’elle préfère la boisson au chagrin, à l’incompréhension, ou que sais-je ?! Elle connaissait mon point de vue sur la situation, ou pas clairement car elle n’avait peut-être pas toute sa tête à ce moment-là pour réfléchir et saisir l’importance que ces évènements avaient pour moi. Je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil autour de nous, juste pour m’assurer qu’on n’était pas observé du coin de l’œil, mais apparemment, ce n’était pas le cas -ou alors, c’était fait bien discrètement.
Je finis par reporter mon attention sur Jasmine, qui devait se sentir au plus mal. Je pouvais l’imaginer même si je ne me mettais rarement dans cet état. Je buvais, avec modération, entre copains, en soirée, pour m’amuser un petit peu, mais jamais je ne mettais retrouvé la tête dans les toilettes, incapable de faire deux pas devant moi. Je n’avais pas envie de la voir écroulée sur le sol, et je me sentais quelque peu responsable de ce qui pourrait se passer. Je voyais le mal partout, certes, mais j’avais vu des choses pas très jolies dans ces rues-là, et ça me faisait complètement flippé de la savoir rentrée chez elle toute seule, bourrée à ce point (parce qu’il faut dire les choses telles qu’elles sont). Ayant les faits sous les yeux, je me trouvais d’un coup stupide de poser cette question, mais au moins elle ne niait pas l’évidence.
« Non… Non ça ne va pas… » Je me levai en même temps qu’elle de mon tabouret, restant à proximité, comme si j’avais eu le sentiment que quelque chose auquel elle devrait se raccrocher serait d’une grande nécessité. Et apparemment, je n’avais pas tord car à peine debout, sa main trouva mon bras pour se retenir de tomber par terre de justesse. Je me rapprochai, l’aidant de mon bras disponible en le passant autour de sa taille. Je ne la lâcherai pas, je la tenais bien fermement, tentant de réfléchir au plus vite pour lui trouver un endroit au calme. Le plus près possible car j’étais sûr qu’elle ne pourrait pas marcher très longtemps.
De toute façon, elle n’avait pas réellement le choix, et je l’aidais comme je pouvais pour l’aider à marcher, la soutenant en passant un bras sous ses bras. Je fis un signe à Doug que ça allait, que je gérais la situation, suite au regard inquisiteur qu’il venait de me lancer. Je pensais bien qu’il ne comprenait pas bien mon implication avec la jolie blonde dans mes bras, alors que d’ordinaire, j’aurai seulement appelé un taxi qui l’aurait ramenée chez elle. Mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas passer le reste de ma journée et ma soirée entière à me demander comment ça allait pour elle. J’étais même prêt à la ramener chez elle moi-même pour me rassurer, mais elle devait déjà dessaouler un minimum tout de même. Inutile que sa famille la voit comme cela. J’imaginais très bien la réaction de mes propres parents. Pas qu’ils soient strictes en soin, mais si je rentrais dans cet état chez moi, je pouvais être certain de passer un sale quart d’heure dès que je serai sobre.
Je conduisis la jeune femme dans la pièce privée des employés, qui était minablement aménagée d’une table, quelques chaises et d’un canapé pas des plus confortables. Mais ça ferait l’affaire, enfin elle devrait se contenter de celui-ci. Je la laissa s’assoir, restant à proximité, prenant sur l’accoudoir du canapé.
« Tu peux rester ici le temps que l’effet de l’alcool passe un peu. Te reposer, ça te fera du bien ! » J’aurais aimé pouvoir lui donner la solution à tout ce qui lui prenait la tête ces temps-ci mais je ne l’avais pas. Je ne pouvais pas faire grand-chose, et je me rendais bien de mon inefficacité, et c’était déjà assez pénible comme ça. « Est-ce t‘as parlé avec lui ? Ton petit copain, je veux dire ! » Ajoutai-je en me rendant compte que j‘aurais pu être plus clair et plus précis. Evidemment, je voulais savoir si l‘autre intéressé était au courant de ce qui se passait. |
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| Sujet: Re: Can you save me ? PV Jeramiah ♥ | |
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| | | | Can you save me ? PV Jeramiah ♥ | |
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