j'ai toujours vécu dans une famille plutôt aisée sans trop de problèmes financiers.
Maman est morte lorsque j’étais encore enfant; c’est à partir de là que papa a commencé à me battre. J’ai toujours vécu à New York jusqu’au jour où papa a voulu partir, il y a un an, me contraignant à le suivre et à tout laisser derrière moi. Il est ensuite tombé malade et a succombé; à mon plus grand soulagement. Je suis alors revenue à New York où je me suis réinscrite à Columbia pour poursuivre ma seconde année de sociologie.
Cependant je crois que ce que j’ai enduré avec mon père peut se reproduire à tout moment; je n’ai donc pas confiance en la gente masculine, en dehors de ceux à qui je me suis liée et qui comptent réellement pour moi. Et, comme par expiation de ce que papa m’a fait endurer, je n’hésite pas à jouer avec les autres, par pur sadisme.
La gente féminine est traître et prête à tout pour arriver à son but.
Gâtée par la nature, je suis mince et plutôt grande, je m'habille plutôt sexy et je parais très avenante pour mieux ferrer mes proies et tenter de faire disparaître toute cette souffrance au fond de moi.
C’est pourquoi je me suis constitué ce masque derrière lequel je me cache. Ce masque de fille cool et parfaite en apparence cache une énorme souffrance.
Cette histoire a forgé mon caractère, je suis audacieuse, volage. Les autres me trouvent souvent troublante à cause des artifices que je déploie pour les séduire.
Pourtant au plus profond de mon être, je suis idéaliste et je rêve d'une vie simple et heureuse.

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Timéo William BRADBURY

Tim fut mon premier et véritable amour. Non pas un flirt de jeunesse, non. C’était bien plus que ça. Il fut la seule personne avec laquelle j’étais vraiment moi, sans masque. Peut-être que ma perception des sentiments est embrumée à cause de mes relations familiales; il faut dire que je n’ai jamais nagé dans l’amour. Mais Tim, c’était vrai, c’était fort. Je l’aimais. Je sais ce qu’il cache aux autres, ce qu’il voile derrière son statut ; mais ça ne m’a jamais fait fuir. Au contraire, je n’avais qu’une seule envie : lui apprendre à vivre avec ça, à vivre vraiment. Un jour mon père a voulu déménager, c’était soudain, précipité, et j’ai du le suivre et quitter Tim. Je sais qu’il est fort, mais, contrairement aux apparences, moi je ne le suis pas. Je n’ai pas eu le temps de lui dire adieu. Quand papa est mort, je suis alors revenue à New York pour lui, ma seule attache, mon seul soutien ; mais je ne me doutais pas qu’il avait résolu de mener sa vie autrement, et ce à cause de moi.